La belle mobilisation de notre collectif Fraternité Rroms et des autres organisations militantes mobilisées (voir nos articles précédents) a fini par payer : début août, la famille de Corina et Marcel sera relogée, sur la côte. C’est un peu loin du bassin minier, mais la famille accepte cette proposition.
Dans le même temps, la famille de Anna et Doru, qui avait également reçu un avis d’expulsion, toujours à Sallaumines, sera relogée sur le territoire de Béthune.
C’est donc la satisfaction chez les militant-es qui se sont mobilisées contre l’arbitraire, et contre une expulsion sauvage (rappelons que suite à l’intervention policière la famille de Corina et Marcel, privée de l’ensemble de ses affaires, s’est retrouvée démunie sur un terrain vague, infesté de rats, avec le grand-père malade du coeur, et sous le soleil quasi caniculaire de la mi-juillet…).
Tout ça pose quand même un certain nombre de questions, quant à la cohérence des services de l’état, sans parler du gaspillage financier :
- pourquoi avoir passé des jours à harceler les familles en les menaçant de l’expulsion ?
- pourquoi avoir expulsé la famille, pour ensuite lui proposer un logement ?
Effectivement nous connaissons la réponse : il n’était pas prévu de reloger la famille, et, si les militant-es ne s’étaient pas mobilisé-es, la famille serait toujours sur son terrain vague…
Et puis, risquons un pari : il est vraisemblable que les logements squattés par les familles, et murés après leur départ resteront vides encore de nombreux mois. C’est du gâchis, qui témoigne d’une politique à courte vue, dont sont victimes les pauvres, quelle que soit leur origine.
Dans ce contexte, nous avons signé avec Médecins du Monde un courrier à la préfecture, que nous reproduisons ci-dessous.
Courrier Médecins du monde – Fraternité Rroms – 27 juillet 2016 Cliquez sur l’image, pour télécharger le courrier
La lutte paie, ecrivons-nous… C’est vrai, et, pour l’heure, de nombreuses autres familles sont toujours en butte aux tracasseries administratives, à l’absence de soins, au défaut de scolarité, au mal logement, au harcèlement policier, aux expulsions… Alors… La lutte continue ! … La lucha sigue !
